Je découvre l’existence du mot aratoire: «qui sert à labourer, à travailler la terre». Instruments, méthodes et même chevaux aratoires. Joli, non?
Ce mot à la même racine (si j’ose dire) que l’adjectif arable, qualifiant une terre ou un sol pouvant être (labouré et donc) cultivé.
Il vient du latin aratrum, qui a donné l’araire, instrument de labour en bois tiré par des bœufs, ancêtre de la charrue.
Le mot charrue vient, quant à lui, du latin carrus, chariot, qui a d’abord désigné un carrosse, puis une voiture quelconque à deux roues.
Le mot s’est par la suite spécialisé en Gaule pour désigner l’instrument de travail agricole, lui aussi à deux roues, importés des Francs, distinguant ainsi cette innovation technique de l’instrument de labour sans roues des Romains, et supplantant le nom latin de cet instrument.
En passant: la lame triangulaire d’une charrue qui sert à faire des sillons dans la terre s’appelle un soc (et non un soc*le*, comme on l’entend parfois dans les milieux agricoles).
Une recherche étymologique m’apprend que le terme serait issu du gaulois *succos*, porc, groin de porc. Il désignerait donc métaphoriquement «l’instrument qui fouille la terre comme un cochon».
Ça vous en bouche un groin, hein ?
Je découvre votre blog (via TraduQtiv, décidément !) et je me régale de ces balades étymologiques entre les langues (entre aratoire et loustic !) qui font complètement écho à ma “passion” pour les jolis mots mystérieux et les intraduisibles (découverts souvent au fil des traductions – le dernier était “damasquiner”). En bref : merci pour ces billets réjouissants !
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